Lot n° 419
Estimation :
6000 - 8000
EUR
Résultats sans frais
Résultat
: 6 000EUR
Ecole de VALENCE de la fin du XVe siècle, suiveur de Paolo d - Lot 419
Ecole de VALENCE de la fin du XVe siècle, suiveur de Paolo di San Leocadio
La Nativité avec l'annonce aux bergers
Panneau de pin, une planche, non parqueté, de forme ogivale en partie haute
Sans cadre
Hauteur : 50 cm
Largeur : 40 cm
Etiquettes anciennes au verso
Accidents en bordure de cadre
Expert Cabinet Turquin
Sur le fond d'or du panneau, occupant le premier plan de cette Nativité, la Vierge, la sage-femme Salomé et saint Joseph, tous trois agenouillés, entourent et adorent l'Enfant assis à même le sol. Derrière ce groupe central, s'ouvrent les murs de la crèche, bâtisse de pierre et de bois à demi en ruine, abritant à gauche, l'âne et le boeuf et, à droite, une anfractuosité d'où émergent les trois bergers.
A l'arrière plan, à gauche, sous l'arcade de l'étable, surgit une ville fortifiée que longe un large fleuve et qu'anime une foule de personnages. A droite, planant au-dessus des bergers, un séraphin tenant un phylactère leur annonce la naissance de Christ. On relèvera ici deux éléments iconographiques : l'un illustre le récit de la Légende Dorée où les sages-femmes Zebel et Salomé, furent appelées par Joseph pour assister la délivrance de Marie. Zebel constata alors la virginité de Marie tandis que Salomé, ayant refusé d'y croire, eut la main paralysée et ne guérit que lorsqu'elle toucha l'Enfant. Le second, est une allusion à la vision de sainte Brigitte de Suède, selon laquelle la lumière divine émanant de l'Enfant, éclipsa celle matérielle de la bougie tenue par saint Joseph.
On retrouve ces éléments anecdotiques dans la peinture flamande du début du XVe siècle, dans les scènes de la Nativité peintes par le Maître de Flémalle (Dijon, Musée des Beaux-Arts, vers 1420-1430) et par son contemporain, Jacques Daret (1404-1470), dans le retable de l'abbaye de Saint Vaast d'Arras (1433-1435) ; Madrid, Collection Thyssen, n°124). Ces motifs ont été diffusés en Espagne au milieu du XVe siècle où, le plus souvent, comme dans notre panneau, seule Salomé apparaît.
L'Adoration des bergers, fresque malheureusement mutilée, (Valence, Cathédrale) réalisée avant 1474 par Paolo de San Leocadio, peintre italien (Reggio Emilia 1447-1520 Valence) appelé à Valence en 1472 par le cardinal Rodrigo Borgia, a dû influencer l'auteur de la présente Nativité.
Ce dernier en reprend la composition, en situant le groupe des saints personnages au premier plan, au centre de la crèche, imposante architecture dont les murs latéraux en ruine s'ouvrent sur un lointain paysage animé, caractéristique ici de la région de Gandia, fief de la famille Borgia.
Plusieurs éléments d'oeuvres plus tardives de Paolo di San Leocadio réalisées à Gandia ont sans doute également frappé l'auteur anonyme de notre tableau : l'attitude et le dessin de la tête de la Vierge en prière, son visage oblonag, le haut front dégagé cerné par une longue chevelure dorée dégageant à peine le pavillon auriculaire et se déployant largement sur le manteau. Quant à l'Enfant, petit être malingre, il adopte la même position assise que dans l'Epiphanie de San Leocadio (Gandia, Museo, couvent de Santa Clara). Alors que les bergers et saint Joseph apportent ici la note terrienne qui sied à leur condition, les deux personnages féminins, plus délicats, en tempèrent la rusticité.
Enfin, l'architecture du cadre, l'iconographie ainsi que l'ornementation gravée et poinçonné des auréoles et du fond d'or, témoignent du travail d'un artiste, encore anonyme, lié aux habitudes gothiques mais s'ouvrant avec timidité aux nouveautés du style Renaissance, importées par les italiens présents à Valence à partir de 1472, comme tente de l'exprimer ici la perspective de l'étable.
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